@ Goodoff, La remarque est exacte. Si on a un PIB total stable en 2013, en empruntant 80 Mds € et une part publique plus importante. C’est que la production (PIB marchand) n’a pas suivi. Elle a forcément baissé. Comme on continue à augmenter les salaires, dans le privé et le public,  le nombre de chômeurs augmente, pour que les entreprises équilibrent leurs comptes.

On peut faire des incantations pour que le chômage baisse. Pour avoir une vraie baisse, il faut investir, et que la production augmente. C’est le problème de la France aujourd’hui : la priorité entre l’investissement (les emplois de demain) et les dépenses publiques instantanées.

@ Bourik, je n'ai pas oublié le papier sur l'euro , mais l'actualité chargé l'a mis en priorité 2

@ Sylvain, très bonne question. Là tu me pousses dans mes retranchements. Les taux baissent. Mais ils baissent encore plus aux US.

Depuis 9 mois, le taux du 10 Y américain remontait plus que celui de l’OAT, et l’eurodol montait légèrement. On assistait à une fuite vers la qualité en zone euro  (meilleure préservation du capital sur les emprunts en € et gain sur les changes). Depuis le 2 décembre, les deux variables se sont inversées. L’écart entre les taux des deux coté de l’Atlantique se resserre et l’eurodol baisse. On a donc une fuite vers la qualité, vers  les emprunts US qui assurent une meilleure préservation du capital et un taux de change plus favorable.

Donc il y a bien fuite de l’Europe vers les US. Cela fait 4% de différence sur deux mois. Pas négligeable pour de l’obligataire, qui rémunère à 2,5% !

Cela répond aussi à l’interrogation d’Alex la semaine dernière : « Pourquoi les étrangers achètent-ils encore nos beaux emprunts ?  ». La réponse est donc bien : « Ils préfèrent maintenant ceux des US, et ils partent ». Ce n’est que le début d’énormes transferts de liquidités dans le Monde (potentiellement 60 000 Mds $ de dettes, 20 fois le PIB de la France  peuvent bouger du jour au lendemain), Un tel déplacement du ballast dans les cales peut avoir des conséquences  violentes sur les changes et les actions. C’est de la folie d’avoir embarquer dans l’économie réelle, autant de liquidités, depuis 5 ans  On commence à comprendre pourquoi en cinq minutes vendredi, les devises ont bougé de 1%, et les taux de 5 pts.

Nous ne sommes qu’au début d’une énorme volatilité des marchés, que l’on pourrait appeler les marchés « roulis » . Les traders sensibles au mal de mer, s’abstenir.

@ Sylvain, J’ai hésité vendredi à anticiper l’eurodol en baisse ou stable pour la semaine prochaine. Le franchissement de la ligne support pousse à la baisse ; les bollingers à une stabilité. Pas facile d’y voir clair. L’eurodol est  un bon  indicateur de l’attractivité de la zone euro et de la France, comparée au dollar, à un moment où les capitaux mondiaux se déplacent à grande vitesse.  

Pour l’OAT rebond probable à 2,15% pour le 10Y à 2,56%, c’est-à-dire très bientôt, dans une semaine, en simultané pour les deux.

Ce qui implique donc une petite baisse pour les actions, avant un rebond simultané avec les taux en fin de semaine.

@ Bob, Comme tous les français, je suis catastrophé par l’incapacité du président à réagir à l’augmentation du chômage et à y apporter une correction immédiate en 2014, par une relance de l’investissement. La mise en scène  indécente de la vie privée des hommes politiques, par eux mêmes, ne m’intéresse pas. Par contre devenir la risée du Monde entier m’indigne au plus haut point, Je me désolidarise de cet épisode malheureux qui a mis tout le monde dans l’embarras, et n’aurait jamais du exister. Ce qui n’a rien à voir avec un jugement moral.

Il est urgent de tourner la page. La France a un besoin immédiat de rendre plus efficace son secteur public ; ce qui ne sera pas fait en réunissant uniquement les « notables » syndicaux, patronaux, associatifs qui défendent leur pré carré, se moquent du chômage, ne veulent surtout pas de réforme, et sont pour l’essentiel à l’origine de la situation actuelle. La situation économique est plus qu’inquiétante. Elle demande que les responsables politiques assument leurs responsabilités, surtout la première de bousculer le consensus mou actuel. Mais je n’y crois plus. J’en suis réduit à penser que seulement si les 5 millions de chômeurs, organisent une gigantesque manif, comme aux USA  à Washington en 1932, alors, devant la marée humaine, on décidera peut être une autre politique.